Le chef de l’Etat russe a souligné que, en cas de refus, « les contrats en cours seront arrêtés ».
Réduire la dépendance
Le gaz russe est crucial pour l’UE, qui cherche depuis le début de l’offensive de Moscou en Ukraine à se défaire de cette dépendance. Les Vingt-Sept veulent désormais faire des achats en commun de gaz, et les États-Unis vont augmenter leurs livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Europe.
« Il peut y avoir une situation dans laquelle demain (…) il n’y aura plus de gaz russe » et « c’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons », a déclaré à Berlin le ministre français de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, lors d’une conférence de presse avec le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck. Par ailleurs, la Commission européenne a mené des inspections surprises en Allemagne dans des locaux de Gazprom, qu’elle suspecte d’avoir fait monter les prix du gaz en Europe en abusant de sa position dominante. La décision de passer à une facturation en roubles doit permettre à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chahutée par les sanctions, mais la privera d’une source de devises. D’ores et déjà, la Russie oblige ses exportateurs, y compris Gazprom, à convertir 80 % de leur chiffre d’affaires en roubles.
Ces mesures et un taux d’intérêt directeur à 20 % ont permis à la monnaie russe de se reprendre. Après avoir considérablement dévissé dans la foulée du début de l’offensive russe le 24 février, elle revient à des niveaux proches de ceux d’avant l’assaut. Selon les chiffres de la Banque centrale russe, ses réserves – qui incluent encore les 300 milliards bloqués – sont passées, entre le 18 février et le 25 mars, de 643,2 à 604,4 milliards de dollars, donnant une idée du montant de son intervention pour soutenir l’économie russe depuis un mois.