Le Premier ministre israélien ne veut pas se mettre dos Vladimir Poutine qui pourrait, à titre de représailles, entraver sérieusement la liberté d’action de l’aviation israélienne en Syrie contre l’Iran et ses alliés, comme le Hezbollah. Jusqu’à présent, les militaires russes présents en force en Syrie se sont abstenus d’intervenir contre les centaines d’opérations menées par l’État hébreu.Israël pris entre deux feuxCéder à la demande du président russe ne manquerait pas non plus d’irriter au plus haut point les États-Unis et les Européens. Israël est déjà critiqué pour son refus d’imposer des sanctions à la Russie. « Faire un cadeau aussi symbolique à Poutine dans ce contexte serait très mal perçu par nos amis et alliés occidentaux » reconnaît un diplomate israélien.
À LIRE AUSSI :
Elie Barnavi : “Israël doit cesser de trembler devant Poutine”Dans l’autre camp, les Russes commencent à perdre patience. Le sort de l’église est devenu un test pour eux. Vladimir Poutine a envoyé une lettre comminatoire à Naftali Bennett. Sergueï Stepachine, chargé de la gestion des propriétés russes au Moyen-Orient et proche du président, a haussé le ton en accusant le Premier ministre israélien de refuser de trancher et de « jouer au ping-pong », autrement dit de mener la Russie en bateau.
Tout aussi remonté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a enfoncé le clou en soulignant que le transfert de propriété de l’église est considéré par Moscou comme « une question cruciale très haut placée dans l’agenda des relations entre nos deux pays ». Un avertissement sans frais pour le moment.
Toujours à l’affût d’un bon coup médiatique, le Premier ministre israélien avait ensuite ramené triomphalement devant les caméras la jeune femme dans son avion à l’issue d’une visite à Moscou.
En échange, il s’était engagé à transférer à Moscou la propriété sur l’ensemble d’un bâtiment, qui comprend l’église Alexandre Nevski ainsi que la cathédrale dite de la Sainte-Trinité.
À LIRE AUSSI : Russie, Syrie, juifs ukrainiens… Le jeu dangereux d’Israël en UkraineMais les « Russes blancs » ont fait appel. Un tribunal israélien a estimé que seul le gouvernement était habilité à trancher cette question et non pas un simple organe administratif tel que le cadastre.
Résultat : la décision est désormais entièrement dans les mains du nouveau Premier ministre Naftali Bennett qui se serait bien passé d’un tel casse-tête. Histoire de gagner du temps, il a nommé une commission ministérielle pour examiner le dossier, mais celle-ci ne s’est toujours pas réunie.