La Turquie confirme avoir des « discussions » pour se procurer des avions de combat Eurofighter Typhoon

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Si le président Biden se dit favorable à la vente de chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » à la Turquie, le Congrès ne l’est pas… Ainsi, en juillet, la Chambre des représentants a voté un amendement à la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] 2023 afin d’exiger de la part de l’administration américaine de prouver que ce possible contrat était « absolument essentiel » à la sécurité des États-Unis et, le cas échéant, de prendre des mesures pour s’assurer que ces appareils ne seraient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan », c’est à dire à celle de la Grèce.

Pour rappel, pour avoir acquis des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a été exclue du programme F-35, dans le cadre duquel elle avait commandé cent appareils. Or, afin d’éviter undéclassement de ses forces aériennes [notamment par rapport à celles de la Grèce], elle a besoin de nouveaux avions de combat.

D’où le bras de fer engagé pour obtenir des F-16 Viper, d’autant plus que la Turquie attend des États-Unis d’être remboursée des sommes investies pour le programme F-35 [soit 1,4 milliard de dollars, selon Ankara]. En août, une délégation turque s’est rendue à Washington pour tenter de débloquer ce dossier… Mais, visiblement, et alors que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé de nouvelles menaces à l’endroit de la Grèce, les discussions n’ont rien donné.

« Les États-Unis ne sont pas les seuls à vendre des avions de combat. Le Royaume-Uni, la France et la Russie en vendent également », a ainsi lancé M. Erdogan, en marge d’une tournée diplomatique dans les Balkans, début septembre. « Il est possible de s’en procurer ailleurs et certains nous envoient des signaux », a-t-il ajouté.

La Russie a envoyé beaucoup de signaux à la Turquie, au cours de ces dernières années. Au point qu’un possible achat d’avions Su-35 « Flanker-E » a même été avancé. Cela étant, Ankara en a aussi émis… à l’intention de ceux qui seraient susceptibles de lui fournir les chasseurs-bombardiers qu’elle demande. Mais par des voies détournées [ou officieuses].

Ainsi, en mars, un responsable turc – annoyme – confia à Defense News que l’achat d’Eurofighter Typhoon pouvait être considérée comme une « option sérieuse ». D’autant plus que BAE Systems – les des trois membres du consortium européen, avec Airbus et Leonardo – est impliqué dans le programme turc d’avion de combat de 5e génération TF-X.

Puis, en mai, le chef d’état-major de la force aérienne turque, le général Hasan Küçükakyüz, eut l’occasion de voir de près les Typhoon de la « Quick Reaction Alert » [QRA] de la Royal Air Force [RAF] lors d’un déplacement au Royaume-Uni. Mais il se garda de faire le moindre commentaire.
Cela étant, quelques jours plus tard, le quotidien pro-gouvernemental Daily Sabah publia une tribune détaillant les avantages d’une acquisition de Typhoon.

« La Turquie n’a plus le temps d’attendre » et le Typhoon « répond aux besoins » de ses forces aériennes puisqu’il est « interopérable dans le cadre de l’Otan et qu’il est en mesure de contrer une grande variété de menaces », avait justifié le journal. Et de conclure : « D’autres facteurs importants font du Typhoon le meilleur choix pour Ankara, comme les synergies entre l’industrie de défense turque et les entreprises du consortium Eurofighter ».
Quoi qu’il en soit, au-delà des confidences anonymes et des tribunes de presse, des discussions pour l’achat de Typhoon seraient en cours. En tout cas, c’est ce qu’a indiqué İbrahim Kalın, le porte-parole de la présidence turque, lors d’un entretien diffusé par la chaîne NTV2, le 23 septembre. « Nous avons des négociations avec l’Europe concernant […] l’Eurofighter […] la Turquie ne sera jamais sans alternative », a-t-il en effet déclaré.
Au regard des besoins des forces aériennes turques, une éventuelle commande d’Ankara auprès du consortium Eurofighter pourrait porter sur la livraison de 80 appareils appartenant à la Tranche 3A ou 4.
À noter quelques heures plus tôt, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, M. Erdogan avait affirmé que les « négociations » concernant les F-16V se « déroulaient de manière positive ». Et d’ajouter : « Nous espérons que cette atmosphère positive perdurera. Je pense que nous obtiendrons un résultat dès que possible ». Sauf si le Congrès en décide autrement…

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