POLITIQUE – Un bilan discutable.
De retour de Chine, et alors qu’il s’apprête à s’envoler pour les Pays-Bas, Emmanuel Macron est critiqué sur la scène internationale pour avoir demandé publiquement aux Européens de ne pas se mettre systématiquement dans la roue des États-Unis, en particulier sur la question épineuse de Taïwan.
Le chef de l’État français a effectivement accordé une interview aux Échos et à Politico à bord de l’avion qui le ramenait de Canton à Paris, samedi 8 avril. Un entretien dans lequel il détaille sa vision de la diplomatie et des relations internationales, avec un concept qui lui est cher : « l’autonomie stratégique » de l’Union européenne.
Pour le président de la République, « le grand risque » pour le Vieux Continent serait « de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique. »
« Le paradoxe », selon Emmanuel Macron, « serait que nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique. »
Et d’insister, plus précisément sur Taïwan : « La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante […] Avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taïwan ? Non. La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise. »
Un message, certes diplomatique, mais pas toujours bien reçu à l’étranger… qui plus est à l’heure où la Chine mène un exercice « d’encerclement total » de l’île.