Au 17e jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’offensive se poursuit, semant toujours la désolation. Plus de 2,5 millions de personnes ont déjà fui la guerre « insensée », selon l’ONU, en quittant l’Ukraine et deux millions d’autres ont été déplacées à l’intérieur du pays. Les forces russes continuent leur stratégie de harcèlement et de démoralisation des villes. Depuis la capitale, le président Zelensky a estimé que le conflit avait « déjà atteint un tournant stratégique ». « Il est impossible de dire combien de jours nous avons encore (devant nous) pour libérer la terre ukrainienne. Mais nous pouvons dire que nous le ferons », a-t-il dit, appelant les mères russes à « ne pas envoyer (leurs) enfants à la guerre ».
Déjà des explosions à Kiev Des explosions ont été entendues dans les premières heures de samedi, alors que la capitale est maintenue sous pression depuis plus de deux semaines et que les forces russes sont positionnées autour de Kiev. Mais Moscou pensait prendre la capitale en un éclair, grâce aux dizaines de milliers de soldats déployés. Des images satellites les montraient vendredi en train de tirer de l’artillerie alors qu’ils avançaient sur Kiev, des maisons étaient en feu. « Les combats au nord-ouest de Kiev se poursuivent avec le gros des forces terrestres russes à environ 25 kilomètres du centre de la ville », indiquait ce samedi matin le ministère britannique des Forces armées. « Des éléments de la grande colonne russe au nord de Kiev se sont dispersés. Cela est susceptible de soutenir une tentative russe d’encercler la ville.
Cela pourrait également être une tentative de la Russie de réduire sa vulnérabilité aux contre-attaques ukrainiennes, qui ont fait des ravages importants sur les forces russes ». Moschun, une ville au nord-ouest de Kiev, continue d’être visée, et des incendies sont déclarés à l’aéroport d’Hostomel, à 75 km du centre de la capitale. De même, les services ukrainiens ont diffusé des photos, au petit matin, d’entrepôts frigorifiques en flammes à Kvitneve, à 30 km à peine du cœur historique de Kiev. Ils ont été visés par des frappes russes à 3h30 (2h30, heure française). Aucune victime n’est à déplorer mais les denrées qu’ils contenaient ont toutes été détruites. Le maire de Melitopol fait prisonnier Ivan Fedorov a été « kidnappé », a dénoncé le président Zelensky tard vendredi soir.
Des images de vidéosurveillance partagées par des responsables du bureau présidentiel montrent une dizaine d’hommes armés escortant un homme hors d’un immeuble du centre-ville. Le maire se trouvait au centre de crise pour gérer l’approvisionnement de la ville de Zaporojie. Le parlement ukrainien a déclaré qu’un sac avait été placé sur la tête de l’édile, tandis que le ministère des Affaires étrangères a averti que l’enlèvement constituait un crime de guerre. « La capture du maire de Melitopol est donc un crime, non seulement contre une personne en particulier, contre une communauté en particulier, et pas seulement contre l’Ukraine.
C’est un crime contre la démocratie en tant que telle (…). Les actes des envahisseurs russes seront assimilés à ceux des terroristes de l’État islamique », s’est indigné Volodymyr Zelensky. Deuxième jour de bombardements sur Dnipro Les sirènes d’attaque aérienne ont retenti à 5h25, heure locale (4h25, heure française) à Dnipro ce samedi, dans le centre de l’Ukraine, et continuent de retentir. Des journalistes de CNN ont ressenti au moins deux explosions, de la fumée et des restes de tirs anti-aériens. Dnipro a été visé par trois frappes tôt vendredi, qui ont touché une école, un immeuble d’habitation et une usine de chaussures. Un civil a été tué.
À Lutsk et Chernihiv, un stade de football et une bibliothèque ont été touchés. Les sirènes antiaériennes retentissent partout 1h40 sans discontinuer à Odessa, a tweeté la journaliste française Vanessa Descouraux. Les sirènes ont aussi alerté de l’imminence d’une attaque à Kiev, à Lviv, Kharkiv, Tcherkassy, ainsi que dans la région de Soumy.