Déjà en retard, le lancement de la nouvelle fusée Ariane 6 est encore repoussé à la fin de l’année prochaine. C’est plus de trois ans de retard par rapport à la date envisagée, et ce n’est pas sans conséquence.
D’ici au printemps prochain, l’Europe ne disposera plus de fusée lourde. La dernière fusée Ariane 5 aura décollé et l’Ariane 6 ne pourra pas prendre le relais. Sa mission inaugurale est reportée au dernier trimestre 2023 au plus tôt.
Un retard qui empêche donc une transition douce entre les deux systèmes, au moment où l’Europe spatiale doit également faire une croix sur Soyouz. La fusée russe était aussi lancée depuis le Centre spatial guyanais (CSG), fruit d’un partenariat désormais abandonné avec Moscou, depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
« L’arrêt de l’exploitation de Soyouz depuis le CSG nous crée une lacune, c’est un fait. Nous devons donc trouver d’autres solutions pour des missions spécifiques. Ces autres solutions sont impactées par le fait qu’Ariane 6 n’est pas disponible comme initialement prévue. Mais avec pour objectif de revenir à la continuité des services de lancement une fois Ariane 6 pleinement opérationnelle », explique Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial à l’Agence spatiale européenne (ESA).
Cinq missions sont concernées par ce manque de lanceur. L’ESA a déjà annoncé que deux d’entre elles, des missions scientifiques, seront envoyées dans l’espace grâce à une fusée non européenne, la Falcon 9, conçue par Space X, la société privée d’Elon Musk.