Des ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité des Nations unies sont arrivés lundi en Égypte pour visiter le poste-frontière de Rafah, point de passage vers la bande de Gaza, quelques jours après un veto des États-Unis à une résolution en faveur d’un cessez-le-feu.
Cette visite informelle d’une journée, organisée par les Émirats arabes unis et l’Égypte, intervient alors que la crise humanitaire s’aggrave dans la bande de Gaza assiégée, soumise à d’intenses bombardements d’Israël dans la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas. Le territoire palestinien a été qualifié de “cimetière pour les enfants” par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Une dizaine d’ambassadeurs de pays tels que la Russie et le Royaume-Uni participent à la visite. Mais les États-Unis n’ont pas envoyé un représentant, tout comme la France.
“Je suis anéanti”, a déclaré à l’AFP l’émissaire de l’Équateur, José de la Gasca, après avoir visité un hôpital soignant les blessés palestiniens dans la ville d’El-Arish, près de Rafah. “Je viens de rencontrer une jeune mère qui a perdu un enfant et dont une autre petite fille est blessée, je ne veux plus jamais voir ce que je viens de voir, c’est horrible”, a-t-il ajouté.
Les diplomates doivent se rendre au point de passage de Rafah, la seule porte d’entrée dans l’étroit territoire palestinien où une grave crise humanitaire plonge la population dans le désespoir.
Avant la visite
Lana Nusseibeh, émissaire des Émirats arabes unis auprès du Conseil de sécurité, a déclaré que les ambassadeurs participaient à ce voyage “à titre personnel“. Cette visite a pour but de les aider à “comprendre non seulement la souffrance et les destructions vécues par les habitants de Gaza, mais aussi leur espoir et leur force”, a-t-elle ajouté.
Le directeur de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a informé les ambassadeurs de la situation humanitaire désastreuse à Gaza avant de se rendre dans le territoire assiégé pour sa troisième visite depuis le début de la guerre le 7 octobre.
Il y a “une profonde frustration, de la déception et un peu d’indignation aussi parce que nous ne pouvons même pas parvenir à un consensus pour un cessez-le-feu”, a déclaré M. Lazzarini à l’issue de la réunion. “Il n’y a pas d’endroit vraiment sûr dans la bande de Gaza, même les locaux de l’ONU (…) ont été touchés”, a-t-il ajouté.
Selon M. Lazzarini, la situation des Palestiniens est désespérée à Gaza. “De plus en plus de personnes n’ont pas mangé depuis un jour, deux jours, trois jours… les gens manquent de tout.”
Selon l’ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans ce territoire où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.
La bande de Gaza est pilonnée par Israël depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque d’une ampleur sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés en Israël depuis Gaza, durant laquelle 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, près de 18 000 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien par les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, en grande majorité des femmes et des Palestiniens de moins de 18 ans.
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