L’opposant tchadien a été tué dans les événements survenus mercredi à N’Djamena, la capitale tchadienne.
Selon le procureur Oumar Mahamat Kedelaye, cité par AFP, Yaya Dillo a été tué lors d’un échange de tirs avec les forces de sécurité.
Mercredi à N’Djamena, les habitants ont confirmé avoir entendus des coups de feu nourris près du siège de sa formation politique, Parti socialiste sans frontière (PSF).
Quelques heures plus tôt, une attaque a ciblé le bâtiment de l’agence de sécurité de l’agence de sécurité intérieure. Cette attaque a été attribuée aux éléments de l’opposant.
Dans un message publié sur Facebook mercredi matin, Yaya Dillo a déclaré que les militaires étaient venus le chercher au siège de son parti.
Le gouvernement a également déclaré que le PSF était impliqué dans une récente “tentative d’assassinat” du président de la Cour suprême.
M. Dillo a nié tout lien avec cette attaque, qu’il a qualifiée de “mise en scène” selon l’AFP.
M. Dillo est un opposant virulent au président Mahamat Déby, dont il est également le cousin. M. Déby est arrivé au pouvoir en 2021 après que son père ait été tué par les rebelles après trois décennies au pouvoir.
Fouille de la capitale N’Djamena
Le président du Tchad Mahamat Deby a rencontré mercredi dans la soirée des responsables de la sécurité, suite à l’attaque meurtrière contre le siège de l’Agence nationale de sécurité à N’Djamena.
Cette réunion de sécurité sur la situation du pays a rassemblé autour du président quelques membres du gouvernement, du Cabinet et des principaux responsables militaires, de la sécurité et de la justice.
Au cours de cette rencontre de sécurité, le président Deby a ordonné une fouille générale de la capitale N’djamena, “à l’exception des personnes jouissant d’une immunité”, afin de trouver les responsables de cette attaque et les traduire devant la justice.
selon le communiqué du ministère tchadien de la communication qui a fait le point de la réunion, Mahamat Deby, après avoir indiqué que “aucun citoyen n’est au-dessus de la loi”, a souligné la nécessité d’appréhender rapidement “les auteurs de cet acte répréhensible”.
“Le président a également rappelé que personne, quel que soit son rang ou ses origines, ne peut remettre impunément en cause l’autorité de l’Etat”, ajoute le communiqué.
Cette attaque, attribuée au Parti socialiste sans frontières (PSF) de l’opposant Yaya Dillo, a fait plusieurs victimes.
Des “actes d’extrême violence” condamnés par le facilitateur Félix Tshisekedi
Ces événements ont fait réagir le Facilitateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) dans le cadre du processus de transition politique en République du Tchad, Félix Antoine Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué, il a marqué sa consternation avant de condamner des “actes d’extrême violence qui sont de nature à perturber le processus de transition politique auquel le Peuple tchadien a adhéré et dont il attend le dénouement à travers l’élection présidentielle prévue le 6 mai 2024”.
Il a manifesté son soutien aux autorités tchadiennes qui entendent diligenter une enquête pour arrêter les principaux responsables et les traduire devant les juridictions compétentes.
Félix Tshisekedi appelle “les acteurs politiques et sociaux tchadiens à la retenue et à privilégier les moyens pacifiques de règlement des différends, particulièrement en cette période sensible où le pays est engagé dans un processus électoral”.
Il a réitéré son engagement à être aux côtés du Tchad pour trouver un consensus national.
Que s’est-il passé à N’Djamena hier ?
Des tirs nourris ont été entendus dans la capitale tchadienne, N’Djamena, à la suite d’une attaque meurtrière contre le siège de l’Agence nationale de sécurité.
Plusieurs personnes ont été tuées dans l’attaque, selon le gouvernement, qui accuse un parti d’opposition.
La connectivité Internet a été interrompue dans le pays, selon l’organisme de surveillance de l’Internet Netblocks.
Ces événements surviennent quelques heures après l’annonce de l’organisation d’élections présidentielles au Tchad le 6 mai.
“Toute personne cherchant à perturber le processus démocratique en cours dans le pays sera poursuivie et traduite en justice”, a déclaré le gouvernement mercredi dans un communiqué cité par l’agence de presse AFP.
Le gouvernement a indiqué que des membres du Parti socialiste sans frontières (PSF), parti d’opposition, ont été arrêtés dans le cadre de l’attaque contre l’Agence nationale de sécurité (ANSE) et qu’ils seront poursuivis en justice.
Le ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah, a déclaré que l’attaque avait été menée par le chef du PSF, Yaya Dillo. Il n’a pas encore fait de commentaire.
Des habitants de N’Djamena ont rapporté avoir entendu des tirs intenses près du siège des FSP mercredi. Ils ont également indiqué avoir vu plusieurs véhicules militaires s’y rendre.
Le président Déby a promis de ramener le pays à un régime civil, mais il a retardé l’échéance de plus de deux ans.
L’élection est censée marquer la fin de la transition politique.
Le Mouvement patriotique du salut (MPS) a désigné le président Déby comme son candidat pour les prochaines élections, mais il n’a pas encore déclaré ouvertement s’il se présenterait.
La France, ancienne puissance coloniale, soutient M. Déby depuis le début de la transition, ce qui a suscité des froncements de sourcils tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. La France a actuellement environ 1 000 soldats au Tchad pour combattre les groupes djihadistes en Afrique de l’Ouest.
L’opposition estime que la commission électorale est loin d’être neutre et craint une prolongation de la dynastie Déby.