Un adolescent de 17 ans s’est rendu dimanche aux autorités en Allemagne en affirmant être un des auteurs de la violente agression vendredi d’un eurodéputé social-démocrate en campagne.
L’Allemagne est sous le choc. Ce dimanche 5 mai, des manifestations anti-extrême droite ont rassemblé 2 000 personnes pour dénoncer l’agression deux jours plus tôt d’un eurodéputé du parti social-démocrate (SPD), Matthias Ecke (41 ans). Il avait été grièvement blessé alors qu’il placardait dans le quartier cossu de Striesen à Dresde (Saxe) des affiches électorales.
Le débat politique est marqué outre-Rhin par la radicalité. Dans l’ex-Allemagne de l’Est, les slogans des affiches des partis d’extrême droite sont clairs. L’AfD, qui pourrait réaliser son meilleur score lors des européennes du 9 juin, y affirme ainsi qu’elle « n’est pas d’humeur à interdire les discours de haine », un clin d’œil au parti concurrent, « Troisième voie ». Cette formation, ex-NPD (néonazis), y va plus fort encore avec des affiches en pleine rue injuriant tous les partis établis.
Une déclaration commune contre la violence
Quelques heures avant cette agression, un militant écologiste 28 ans collant des affiches a aussi été frappé à Dresde, un des bastions de l’AfD en ex-Allemagne de l’Est. La police soupçonne un groupe de quatre agresseurs. Un jeune de 17 ans s’est rendu à la police, accompagné de sa mère, dans la nuit de samedi à dimanche pour endosser les faits.
Plusieurs responsables politiques allemands mettaient en garde depuis des mois contre une recrudescence des discours politiques violents, concrétisés jusqu’à présent surtout par du cyberharcèlement et l’arrachage des affiches. La semaine précédente, la voiture transportant la vice-présidente du parlement allemand, Katrin Goering-Eckardt (Verts), a été encerclée pendant près d’une heure par des opposants alors qu’elle tentait de quitter un rassemblement. Dimanche, sous la devise « Jusqu’ici et pas plus », de nombreuses personnalités politiques de tous les partis, dont les présidents du SPD, des Verts et de la Gauche, ont signé la « déclaration de Striesen » contre la violence dans les débats politiques et se sont engagés à se respecter mutuellement. Tous, sauf l’AfD.
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