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Elections européennes 2024 : ce qu’il faut retenir du premier débat avec les sept principales têtes de liste

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Quatre thèmes principaux ont animé les discussions : « les enjeux de la défense européenne », « le défi écologique », « l’immigration et la protection des frontières du continent » et « la guerre économique face à la Chine ».

La campagne des européennes a connu une nouvelle accélération, dimanche 5 mai, avec le premier débat réunissant les sept principales têtes de liste. Jordan Bardella (Rassemblement national, RN), Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique), Manon Aubry (La France insoumise), Marie Toussaint (Les Ecologistes), François-Xavier Bellamy (Les Républicains) et Marion Maréchal (Reconquête !) ont débattu pendant plus de deux heures, lors de l’émission « Le Grand Jury », coorganisé par RTL, Le Figaro, M6 et Paris Première, en partenariat avec La Chaîne parlementaire (LCP).

C’est le premier débat de ce type auquel participe Jordan Bardella, après avoir laissé l’eurodéputé Thierry Mariani et l’ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri, représenter le RN, le 10 avril et le 14 mars.

Concernant l’envoi potentiel de troupes en Ukraine, comme évoqué plusieurs fois par Emmanuel Macron, « il faut évidemment soutenir [Kiev] », a estimé François-Xavier Bellamy, mais « avec des armes et des munitions ». « Qu’est-ce que c’est qu’un président de la République qui passe son temps à disserter sur l’ambiguïté stratégique ? », a-t-il lancé. Valérie Hayer, candidate Renaissance, a évoqué le risque d’un conflit ouvert avec la Russie et souhaite « renforcer la défense européenne », défendant la position du chef de l’Etat. « Demain, si la Russie gagne en Ukraine, si la Pologne est attaquée, nous serons aussi attaqués. Nous ne devons pas faire le jeu de la Russie », a aVffirmé Mme Hayer, qui dénonce les positions « ambiguës » du RN à l’égard de Moscou. Face à elle, Jordan Bardella, a expliqué vouloir « soutenir l’Ukraine et éviter l’escalade avec la Russie ».

Dès le début du débat, la plupart des candidats ont pris pour cible la tête de liste du Rassemblement national. Marie Toussaint a notamment estimé que le candidat du RN est « un agent de l’étranger ». Cette dernière a aussi critiqué le positionnement de Jordan Bardella au Parlement européen, qui n’a « jamais voté en faveur de se libérer du gaz russe ». La candidate du camp présidentiel a jugé « honteux » le « soutien » du RN à la Russie, en rappelant que M. Bardella n’avait « jamais soutenu les condamnations [du Parlement européen] contre l’emprisonnement de l’opposant russe » Alexeï Navalny, mort en prison depuis. De son côté, Manon Aubry a attaqué Jordan Bardella au sujet de son bilan en tant qu’eurodéputé. « Vous n’êtes plus le parti à la flamme nationale, mais bien le parti à la flemme nationale », a-t-elle lancé.

Le conflit entre Israël et le Hamas a également été au centre des débats. Le candidat LR a dénoncé le comportement de La France insoumise : « Je suis consterné de voir que LFI capitalise sur l’apologie du terrorisme. » « Un mort civil dans la bande de Gaza ne vaut-il pas un mort civil en Ukraine ? », a quant à elle demandé la tête de liste de LFI.

Interrogés sur la question de la transition écologique, plusieurs candidats ont critiqué l’interdiction prévue de la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Ainsi de Jordan Bardella (« un coup de canif porté au pouvoir d’achat de nos concitoyens ») ou de Marion Maréchal-Le Pen, qui y voit un risque pour l’industrie automobile et une mesure qui « favorise une fois de plus les importations chinoises ». Valérie Hayer a souligné qu’il ne s’agissait « pas de dire demain aux Français “vous ne pourrez plus utiliser votre voiture thermique” », mais que « vous pourrez continuer à utiliser des voitures thermiques de seconde main », tandis que Raphaël Glucksmann a approuvé le développement « des filières européennes de voiture électrique ».

Marie Toussaint a mis en avant la nécessité d’une « baisse de la TVA avec une TVA verte et circulaire sur les produits qui sont bons pour la santé, bons pour la planète et bons pour l’emploi », tandis que Raphaël Glucksmann a prôné un « Buy European Act [à l’image du “Buy American Act” aux Etats-Unis], qui réserve les commandes publiques aux productions européennes, ce qui suppose aussi d’investir massivement dans les industries vertes ». Pour François-Xavier Bellamy, l’enjeu n’est pas « comment on fait pour empêcher les Français de vivre, de travailler, de produire, mais au contraire comment on fait pour sortir les autres pays du monde de la décarbonation » (sic).

Le débat a rapidement porté sur la crise agricole. Tandis que Jordan Bardella et Marion Maréchal-Le Pen mettaient en avant l’excès de « normes et de contraintes toujours plus difficiles pour nos agriculteurs », Valérie Hayer a souligné qu’ils étaient les « premières victimes du changement climatique » et que la dernière renégociation de la politique agricole commune (PAC) avait un triple objectif d’« accompagnement dans la transition environnementale, de meilleurs revenus pour les agriculteurs et d’engagement dans la souveraineté alimentaire ». François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella ont dénoncé la stratégie « Farm to the Fork » (« de la ferme à la fourchette », adoptée en octobre 2021) visant, selon eux, à une « décroissance agricole », quand Manon Aubry a appelé à une « transformation du modèle agricole » et à la « fin [des] accords de libre-échange ».

Pour Manon Aubry, qui défend un accueil « digne » des migrants, la politique migratoire européenne est « inhumaine et inefficace parce qu’elle a transformé notre mer Méditerranée en un cimetière à ciel ouvert ». La candidate LFI a également estimé que Frontex est une « une agence de la mort aux frontières de l’Union européenne », faisant référence à Fabrice Leggeri, numéro trois de la liste RN, et visé par une plainte pour complicité de crimes contre l’humanité.

De leurs côtés, Jordan Bardella et Marion Maréchal-Le Pen souhaitent « refouler » et « renvoyer » les embarcations. « Notre pays est devenu un guichet social pour l’immigration du monde entier », a déploré le candidat RN. « Vos slogans d’estrade sur l’immigration zéro, c’est une vidéo TikTok. Ça ne correspond pas à la réalité », a lancé Raphaël Glucksmann après les propos de Jordan Bardella. « Il faut mettre fin à l’hypocrisie, a-t-il déclaré, car elle crée le chaos et l’indignité pour les êtres humains », a-t-il ajouté.

Alors que les candidats de droite ont estimé qu’il y a « trop d’immigration en France », Marion Toussaint a affirmé « qu’on a besoin de l’immigration ». Manon Aubry a ensuite interpellé le candidat RN sur l’accueil des réfugiés ukrainiens en France. « J’y étais favorable », a-t-il répondu, mais pas les « réfugiés afghans », évoquant le meurtre de Matisse, 15 ans, tué par un adolescent du même âge d’origine afghane.

Interrogés sur le concept de « remigration », mis en place récemment par le Royaume-Uni, Marion Maréchal-Le Pen et Jordan Bardella se sont tous les deux dits favorables à « renvoyer les clandestins ». « Aujourd’hui, il y a un certain nombre de personnes qui se trouvent sur le territoire français et qui n’ont rien à y faire », a-t-elle martelé.

A quelques heures de l’arrivée du président chinois, Xi Jinping, en France, Raphaël Glucksmann a déploré que soient reproduites « les mêmes erreurs » en « installant une relation d’amitié avec celui qui est le principal sponsor de la guerre de Vladimir Poutine » et qui pratique « l’esclavage des Ouïgours ». Le candidat du Parti socialiste et de Place publique a appelé à la « fin de la naïveté » en parlant « le langage de la fermeté » face à la « concurrence déloyale » de Pékin. François-Xavier Bellamy a abondé dans ce sens en dénonçant la « stratégie de destruction de l’économie européenne » par la Chine.

Valérie Hayer (Renaissance) a rétorqué qu’« on a besoin aussi de la Chine sur un certain nombre de sujets comme la lutte contre le changement climatique » et a rappelé la mise en place de mesures comme « l’obligation de réciprocité sur l’accès aux marchés publics ». L’écologiste Marie Toussaint a appelé à aller plus loin avec un « Buy Green and European Act », une préférence européenne pour les marchés publics, et à une extension de la taxe carbone aux frontières du continent.

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