Des exercices nucléaires en préparation, en parallèle des bombardements russes quotidiens qui ne sont en rien des tests. Ce lundi 6 mai, le président russe Vladimir Poutine a ordonné la tenue d’exercices nucléaires «dans un futur proche» impliquant notamment des troupes positionnées près de l’Ukraine, en réponse «aux menaces» de dirigeants occidentaux envers Moscou.
«Au cours de l’exercice, une série de mesures seront prises pour s’entraîner à la préparation et à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques», a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Il a ajouté que la mesure avait été prise «sur instruction du Commandant en chef suprême des forces armées de la Fédération de Russie», Vladimir Poutine. Cela impliquera l’aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l’Ukraine et couvre notamment des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion. La date et le lieu de ces exercices n’ont pas été précisés.
Ces exercices nucléaires sont une réponse aux propos de «représentants occidentaux», dont le président français Emmanuel Macron, concernant le possible envoi de «soldats de l’Otan» en Ukraine, a expliqué le Kremlin. Ces dirigeants ont «parlé de la volonté et même de l’intention d’envoyer des contingents armés en Ukraine, c’est-à-dire de placer des soldats de l’Otan face à l’armée russe», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Emmanuel Macron a récemment réaffirmé que l’envoi de troupes occidentales au sol n’était pas exclu si Moscou perçait «les lignes de front» ukrainiennes.
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Le recours à l’arme nucléaire, une menace déjà brandie par Poutine
Il existe deux types d’armes nucléaires : les stratégiques et les tactiques. Les armes nucléaires non stratégiques citées par Poutine – c’est-à-dire tactiques – comprennent toutes les armes nucléaires d’une portée inférieure à 5 500 km. Ce type d’armement se limite, normalement, au champ de bataille. Les armes nucléaires stratégiques, quant à elles, sont presque exclusivement transportées par missile balistique intercontinental et sont davantage puissantes que les armes tactiques. Elles se trouvent au cœur de la doctrine de la dissuasion nucléaire.
En octobre 2023, la Russie avait déjà annoncé que Vladimir Poutine avait supervisé des tirs de missiles balistiques lors de manœuvres militaires visant à simuler une «frappe nucléaire massive» de riposte par Moscou. Lors de ces exercices, un missile balistique intercontinental Iars avait été tiré depuis le cosmodrome de Plessetsk, dans le nord de la Russie, et un autre missile balistique Sineva depuis un sous-marin en mer de Barents. Leur tenue avait été rendue publique le jour même où la chambre haute du Parlement russe, le Conseil de la Fédération, avait approuvé la révocation de la ratification du Traité d’interdiction des essais nucléaires (TICEN).
Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, le président a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l’arme nucléaire. La Russie a déployé durant l’été 2023 des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son plus proche allié et voisin de l’Union européenne. La doctrine nucléaire russe prévoit un recours «strictement défensif» à l’arme atomique, en cas d’attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d’agression avec des armes conventionnelles «menaçant l’existence même de l’État».
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