L’Ukraine a démenti les allégations selon lesquelles elle aurait fourni des drones aux rebelles qui luttent contre l’armée malienne et les mercenaires soutenus par la Russie.
Ce démenti intervient après que le journal Le Monde, basé à Paris, a rapporté que des drones ukrainiens soutenaient les rebelles touaregs “qui bénéficient d’un soutien discret mais décisif de la part de Kiev”.
Le gouvernement malien, dirigé par une junte, a mis fin à une alliance de longue date avec l’ancienne puissance coloniale, la France, en 2022, au profit de la Russie, dans le but de lutter contre une insurrection qui dure depuis des années dans le nord du pays.
Mais il n’a pas été en mesure de réprimer les troubles et a récemment subi de lourdes pertes, aux côtés de ses alliés russes.
Le Mali et ses voisins, le Niger et le Burkina Faso, où l’armée est également en charge, ont depuis accusé Kiev de soutenir le terrorisme au Sahel, après qu’un fonctionnaire ukrainien a déclaré au début de l’année que le pays avait offert son soutien aux rebelles.
Mais lundi, le ministère ukrainien des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que le pays “rejette fermement les accusations récemment publiées par les médias internationaux sur l’implication présumée de notre État dans la fourniture de drones aux rebelles au Mali”.
Il a également démenti les allégations de responsables maliens et nigériens selon lesquelles l’Ukraine armerait, fournirait des informations et apporterait un “soutien à la coalition terroriste”.
Elle a appelé à mettre fin à la “diffusion de fausses informations qui répètent les faux récits de la propagande de l’État agresseur qu’est la Russie”.
Fin juillet, au moins 84 combattants soutenus par la Russie et 47 soldats maliens auraient été tués à la suite de plusieurs jours d’affrontements avec des rebelles séparatistes touaregs et des combattants liés à Al-Qaïda à Tinzaouten, dans le nord du Mali.
Il s’agit de la plus lourde défaite africaine jamais subie par le groupe mercenaire Wagner, qui a depuis été rebaptisé Africa Corps.
Le porte-parole du service de renseignement militaire de Kiev, Andriy Yusov, a ensuite déclaré que les rebelles au Mali avaient “reçu les informations nécessaires” pour mener à bien l’attaque.
Le journal Le Monde rapporte que depuis la déclaration de M. Yusov, les commandants des rebelles maliens “ont été contraints de reconnaître à contrecœur une coopération qu’ils auraient préféré garder secrète”.
Le journal précise que les rebelles ont admis avoir des “liens” avec Kiev, même s’ils “n’ont pas été très loquaces sur la provenance de leurs drones”.
Le Mali a rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine en août, à la suite des remarques de M. Yusov, un haut fonctionnaire accusant l’Ukraine de violer la souveraineté du pays.
La Russie a envahi l’Ukraine en 2022 et mène depuis lors une guerre dévastatrice.
Face à l’isolement des pays occidentaux en raison de la guerre, elle cherche à gagner de l’influence en Afrique en établissant des liens politiques et sécuritaires, notamment au Mali.