Seulement, la Norvège compte plus de 90 sites gaziers et pétroliers répartis entre la mer de Barents, la mer de Norvège et la mer du Nord. Et ils sont reliés à un réseau de conduites de 9000 km. Autant dire que leur protection n’est pas aisée à assurer… En tout cas, cela dépasse les moyens des forces armées norvégiennes, d’autant plus que celles-ci ont récemment décidé de se séparer de leurs 14 hélicoptères NH-90 NFH, jusqu’alors utilisés pour des missions de surveillance maritime et de lutte anti-sous-marine.
D’où le recours d’Oslo à l’Otan. Le 30 septembre, le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, a dit avoir parlé avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, sur la « façon dont nous nous unissons afin de protéger l’approvisionnement énergétique de l’Europe » tout en « continuant à soutenir l’Ukraine contre les agressions illégales ». Et d’ajouter : « L’unité et la résilience prévaudront ».
Deux jours plus tôt, M. Støre avait eu un entretien avec le président Macron. « Les relations franco-norvégiennes sont très fortes et nous soutenons l’ensemble l’Ukraine. La situation énergétiue très compliquée nécessite une coopération approfondie pour trouver les bonnes solutions », avait-il résumé, via Twitter.
A-t-il obtenu la promesse d’un soutien militaire français à l’occasion de cet échange? Toujours est-il que le chef du gouvernement norvégien a indiqué qu’Oslo était « en discussion » avec ses alliés pour « augmenter la présence [militaire] dans les eaux norvégiennes »… Et que, à ce titre, des « contributions allemande, française et britannique » ont été acceptées.
« Je comprends que les gens soient inquiets des conséquences que la situation en mer Baltique peut avoir et que quelque chose de similaire puisse se produire sur les installations pétrogazières », a dit M. Støre. Cependant, a-t-il relativisé, « nous n’avons aucune indication qu’il y ait des menaces directes contre le secteur pétrogazier norvégien ». Mais vaut mieux prévenir que guérir, dit-on…
L’aide britannique annoncée n’est pas surprenante étant donné que le Royaume-Uni et la Norvège ont renforce leur coopération militaire, en particulier dans le domaine de la patrouille maritime, les deux pays ayant en commun l’avion P-8A Poseidon. Même chose pour l’Allemagne, qui doit livrer quatre sous-marins de type 212CD à la marine norvégienne. Cela étant, la France participe régulièrement à des manoeuvres militaires organisées en Norvège. Comme cela a été récemment le cas, avec Cold Response 22. À cette occasion, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 avait été déployé sur a base aérienne d’Ørland. Probablement que la contribution française à la surveillance des infrastructures énergétiques norvégiennes reposera sur un appareil de ce type…