Dela fleur sauvage à la mauvaise herbe
En règle générale, une mauvaise herbe est une plante qui pousse à profusion là où elle n’est pas souhaitée, que ce soit sur une pelouse, dans un jardin ou dans un champ. “ Nombre de plantes considérées comme des mauvaises herbes ne pourraient pas […] survivre […] si ces habitats artificiels n’existaient pas ”, déclare Les plantes nuisibles du Canada, un ouvrage de référence. Il ajoute : “ Nous sommes en grande partie responsables de la création d’un environnement propice aux plantes que nous voudrions le plus éliminer . ” Certaines fleurs sauvages importées s’emparent de l’habitat de plantes indigènes moins envahissantes et modifient radicalement leur environnement. C’est ainsi qu’elles dépassent le stade de l’acclimatation et deviennent ce qu’on appelle des herbes folles.
Si vous avez essayé de cultiver ne serait-ce qu’un tout petit bout de jardin, vous savez ce qu’est une invasion de plantes indésirables. Un terrain en friche exposé au vent et à l’eau devient vite sujet à l’érosion. En toutes saisons, la couche supérieure du sol est truffée, sur quelques centimètres, de millions de graines dormantes issues de plantes très variées. Ces graines sont programmées pour prendre rapidement possession de la parcelle inoccupée et retenir la terre. Même si ce phénomène met constamment le jardinier aux prises avec la nature, il nous aide néanmoins à saisir le rôle respectif de la fleur sauvage et de la mauvaise herbe.
Admirez cette merveille de la création
Comment ne pas s’extasier devant un tel panorama : sur les collines boisées, les trilles blancs printaniers côtoient les fleurs bleues de la chicorée sauvage, qui s’ouvrent le matin, suivent le soleil et se referment à midi quand le temps est radieux. Rivalisant de beauté pour accrocher le regard, elles ne sont que le prélude d’une symphonie qui se prolonge d’une saison à l’autre, année après année. Certaines, comme l’hémérocalle fauve (lis d’un jour de couleur orangée), n’y font qu’une courte apparition. D’autres, et c’est le cas de la marguerite jaune, fleurissent de la fin du printemps à la fin de l’été, dans les champs ensoleillés ou le long des routes.
Ces belles champêtres sont une merveille de la création. Lorsqu’elles se montreront sur votre pelouse, dans votre jardin, ou que vous les remarquerez sur les talus ou dans les bois, prenez le temps d’apprécier la délicatesse de leurs contours, l’éclat de leurs couleurs, la douceur de leurs parfums. Considérez-les pour ce qu’elles sont : un cadeau de celui qui les a conçues, notre généreux Créateur.
Le saviez-vous ?
Autrefois, le pissenlit était parfaitement inconnu en Amérique du Nord. Aujourd’hui, rares sont les pays où il n’existe pas. Des botanistes pensent qu’il provient d’Asie mineure. Les colons européens, habitués à le manger, l’ont emporté aux Amériques pour le planter dans leurs jardins. La racine du pissenlit est utilisée dans bien des spécialités pharmaceutiques, et ses jeunes feuilles se mangent en salade.
La marguerite des prés est l’une des fleurs les plus communes au bord des routes. Elle est originaire d’Europe. Beaucoup trouvent qu’elle donne de la gaieté à un paysage. Chaque tige s’épanouit en un véritable bouquet blanc et jaune. Au cœur de chaque fleur, des centaines de fleurons dorés minuscules constituent la partie fertile ; les rayons (pétales) blancs qui en partent, au nombre de 20 à 30, sont stériles et font office de piste d’atterrissage pour les insectes.
L’hémérocalle fauve viendrait d’Asie et aurait été importée en Angleterre avant d’arriver en Amérique du Nord. De nombreuses fleurs poussent sur la même tige, mais chacune ne vit qu’une journée : elle s’ouvre le matin et se referme le soir, pour toujours.
Le grand bouton-d’or est un autre “ émigré ” d’Europe. Il fleurit en général dans les champs humides et le long des routes. Il mesure parfois deux mètres ou plus. Beaucoup ignorent qu’il peut être dangereux. Presque toutes les variétés de boutons-d’or sont âcres, à un degré plus ou moins élevé. On sait depuis des siècles que certaines provoquent des ampoules. À ce propos, Anne Pratt, écrivain britannique du XIXe siècle, a déclaré : “ On raconte souvent que des promeneurs se sont allongés à côté de ces fleurs et se sont réveillés, la joue douloureuse et extrêmement irritée à cause des fleurs âcres qui se trouvaient à proximité. ”